
Face à un animal sauvage en détresse au Québec, votre premier réflexe de compassion est souvent le plus dangereux pour lui.
- Ramasser un faon « seul » ou garder un raton laveur « orphelin » est une condamnation quasi certaine et une infraction à la loi.
- Nourrir des chevreuils ou déplacer une mouffette propage des maladies mortelles et perturbe l’écosystème.
Recommandation : Ne jamais intervenir soi-même. Votre unique rôle est d’observer à distance, de sécuriser les lieux si possible, et de contacter immédiatement les autorités compétentes au 1 800 463-2191.
Trouver un animal sauvage blessé ou un jeune qui semble abandonné déclenche un puissant instinct de protection. Au Québec, que ce soit en bordure d’une route de campagne, dans un parc de Montréal ou même dans votre propre cour, la scène est malheureusement fréquente. Votre cœur vous dicte d’intervenir, de prendre l’animal dans vos bras, de lui donner de l’eau, de le « sauver ». C’est une erreur. En tant que vétérinaire de la faune, je dois être direct : ces gestes, bien qu’intentionnels, sont souvent la cause directe de la mort de l’animal ou d’un danger pour la sécurité publique.
L’intervention sur la faune sauvage n’est pas un acte de bonté citoyenne ; c’est une procédure encadrée par un cadre légal et biologique strict. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune est formelle : les animaux sauvages sont une propriété collective de l’État québécois et nul ne peut se les approprier. Tenter de soigner, nourrir ou garder un animal sauvage est non seulement illégal, mais cela l’expose à un stress fatal, à des maladies, à une imprégnation irréversible et peut vous exposer, vous et vos proches, à des risques de zoonoses graves comme la rage.
Cet article n’est pas un simple guide. C’est un protocole d’urgence. Il est conçu pour remplacer l’intuition par la procédure, pour transformer une bonne intention en une action réellement efficace et sécuritaire. Nous allons déconstruire les mythes les plus tenaces et vous fournir les directives claires et légales à suivre. Comprendre pourquoi ne pas agir est souvent le meilleur moyen d’aider est la première étape pour devenir un véritable allié de la faune québécoise.
Pour vous guider à travers les situations les plus courantes et les questions cruciales, cet article est structuré pour vous apporter des réponses précises et actionnables. Vous y découvrirez pourquoi vos réflexes peuvent être dangereux et quelle est la seule procédure à suivre.
Sommaire : Protocole d’intervention pour la faune sauvage en détresse au Québec
- Pourquoi ramasser un faon « abandonné » le condamne souvent à mort ?
- Avez-vous le droit de garder un raton laveur trouvé comme animal de compagnie ?
- Maïs ou foin : pourquoi nourrir les chevreuils en hiver les tue par acidose ?
- L’erreur de trapper et relâcher une mouffette ailleurs qui propage la rage
- Problème de collision : comment rendre vos vitres visibles pour éviter les impacts ?
- Comment réagir face à un coyote dans un parc montréalais avec votre chien ?
- Réhabilitation ou exposition : comment savoir si l’organisme vise la liberté de l’animal ?
- Donner ou être bénévole : comment aider efficacement les refuges fauniques locaux ?
Pourquoi ramasser un faon « abandonné » le condamne souvent à mort ?
C’est le scénario le plus classique et le plus tragique. Un faon, parfaitement immobile dans les herbes hautes, semble seul et vulnérable. Votre premier réflexe est de le « secourir ». C’est précisément ce geste qui le condamne. Une femelle cerf de Virginie (communément appelé chevreuil) laisse son petit seul pendant de longues périodes pour aller se nourrir. C’est une stratégie de survie : le faon n’a presque pas d’odeur, ce qui le protège des prédateurs, tandis que la mère, odorante, s’éloigne pour ne pas attirer l’attention sur lui.
La mère revient allaiter son petit à intervalles réguliers. Selon les experts du Miller Zoo, qui interviennent régulièrement sur des cas de faons « kidnappés » par des citoyens bien intentionnés, il peut s’écouler jusqu’à quatre heures entre chaque allaitement. Le faon est programmé pour ne pas bouger. Si vous le touchez, vous y laissez votre odeur, ce qui peut pousser la mère à le rejeter par peur. Si vous le déplacez, la mère ne le retrouvera jamais. Vous venez de créer un orphelin.
Cette « condamnation par bienveillance » est une réalité crève-cœur pour les centres de réhabilitation. Un faon élevé par des humains, même professionnels, a des chances de survie en nature drastiquement réduites. Il est souvent trop imprégné par l’homme et incapable de se comporter comme un animal sauvage. Le seul et unique protocole est la non-intervention. L’observation à distance est la seule action requise. Si, et seulement si, après plusieurs heures, le faon crie continuellement, semble blessé ou est couvert d’insectes, il y a lieu de s’inquiéter et de contacter les autorités.
Dans 99 % des cas, le meilleur sauveteur est celui qui ne fait rien d’autre qu’observer de très loin, avec des jumelles, et qui laisse la nature suivre son cours.
Avez-vous le droit de garder un raton laveur trouvé comme animal de compagnie ?
La réponse est catégorique : non. En vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec, il est formellement interdit de garder en captivité un animal sauvage, quelle que soit l’espèce. Tenter de faire d’un raton laveur, même un jeune qui semble orphelin, un animal de compagnie est une infraction passible de lourdes amendes. Ce cadre légal n’est pas arbitraire ; il repose sur des impératifs de sécurité publique et de bien-être animal.
Les ratons laveurs, comme de nombreux mammifères sauvages, sont des vecteurs potentiels de maladies graves transmissibles à l’homme (zoonoses). Le risque le plus connu est la rage, une maladie mortelle. Mais ils peuvent aussi transmettre la maladie de Carré (distemper), la leptospirose ou des parasites dangereux comme l’ascaris du raton laveur. Tenter de manipuler ou de garder un tel animal expose votre famille et vos animaux domestiques à un danger bien réel.
Attention, plusieurs mammifères sauvages peuvent être porteurs de la rage ou d’autres maladies transmissibles à l’homme (renard, ratons laveurs, chauves-souris…).
– Miller Zoo, Guide d’urgence animale du Miller Zoo
Au-delà du risque sanitaire, un raton laveur n’est pas un animal domestique. Son comportement, charmant en bas âge, devient destructeur et agressif à l’âge adulte. Il ne peut être éduqué comme un chat ou un chien. Le garder en captivité est une source de souffrance et de stress immenses pour l’animal, le privant de ses comportements naturels. Le « sauvetage » se transforme alors en une peine de prison à vie dans un environnement totalement inadapté.

La seule procédure légale et éthique est de contacter un centre de réhabilitation de la faune agréé par le MFFP ou de signaler l’animal à SOS Braconnage – Urgence Faune Sauvage (1 800 463-2191). Eux seuls ont l’expertise, les permis et les installations pour prendre en charge l’animal en vue de sa remise en liberté.
Enfreindre la loi pour un acte de compassion mal placée met en danger la santé publique et condamne l’animal à une vie misérable ou à une euthanasie inévitable.
Maïs ou foin : pourquoi nourrir les chevreuils en hiver les tue par acidose ?
L’hiver québécois est rude, et voir des cerfs de Virginie (chevreuils) paraissant affamés peut inciter à vouloir les aider en leur fournissant de la nourriture. Déposer du maïs, du pain ou du foin dans son jardin part d’une bonne intention, mais cet acte peut être une sentence de mort. Le système digestif du chevreuil est une mécanique de précision, hautement spécialisée et adaptée aux saisons. En hiver, son métabolisme ralentit et sa flore microbienne digestive (dans le rumen) se modifie pour digérer une alimentation pauvre mais riche en fibres : ramilles, bourgeons, écorces.
L’introduction soudaine d’aliments riches en glucides, comme le maïs ou les grains, provoque une catastrophe digestive. Les microbes ne sont pas adaptés pour fermenter cet afflux de sucre. Il en résulte une production massive d’acide lactique, entraînant une condition foudroyante appelée acidose ruminale. L’animal peut littéralement mourir en quelques heures, le ventre plein, d’un empoisonnement interne. Le foin de ferme, bien que semblant plus « naturel », est également dangereux car sa composition diffère de celle que l’animal broute lui-même et peut causer des déséquilibres fatals.
Le nourrissage artificiel crée également d’autres problèmes graves : il concentre les animaux en un même point, favorisant la transmission de maladies et de parasites, et augmentant le risque de prédation et de collisions routières. Il rend les animaux dépendants et leur fait perdre leur méfiance naturelle envers l’humain, ce qui est dangereux pour tous. Le principe s’applique aussi à d’autres espèces, comme les oiseaux d’eau, pour qui le pain est un aliment déséquilibré et nocif.
Pour illustrer ce danger, voici une comparaison directe des aliments, basée sur les directives du gouvernement québécois sur la faune.
| Alimentation naturelle | Alimentation artificielle dangereuse | Conséquences |
|---|---|---|
| Bourgeons et ramilles | Maïs | Acidose ruminale fatale |
| Écorces d’arbres | Foin de ferme | Déséquilibre digestif |
| Lichens et mousses | Pain ou grains | Fermentation acide mortelle |
En somme, le nourrissage hivernal est une forme de maltraitance involontaire. La meilleure aide que vous puissiez leur apporter est de les laisser gérer leur survie avec les outils que des millénaires d’évolution leur ont fournis.
L’erreur de trapper et relâcher une mouffette ailleurs qui propage la rage
Une mouffette a élu domicile sous votre cabanon. Votre réflexe pourrait être de la capturer dans une cage et de la relâcher « en nature », loin de chez vous. Cette pratique, en plus d’être souvent illégale et dangereuse, est un non-sens écologique et sanitaire. Déplacer un animal sauvage est une des pires choses à faire, car vous déplacez potentiellement un vecteur de maladie dans une nouvelle population saine.
La mouffette, tout comme le raton laveur et le renard, est l’une des principales espèces porteuses de la rage au Québec. En déplaçant un animal apparemment sain, vous pourriez sans le savoir introduire la rage dans un nouveau secteur, avec des conséquences dévastatrices pour la faune locale et un risque pour la santé publique. De plus, la réglementation québécoise est très stricte : la relocalisation d’un animal sauvage est encadrée et doit se faire à proximité de son lieu de capture, souvent à moins d’un kilomètre, et non à « la campagne ». Selon la réglementation du MFFP sur la réhabilitation, le déplacement est même limité à un maximum de 75 km dans des cas très spécifiques et par des professionnels autorisés, ce qui ne s’applique pas au citoyen.
Au-delà du risque sanitaire, la relocalisation est inefficace. Comme le souligne le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs :
Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de relocaliser les petits mammifères urbains loin de leur lieu de capture. Lorsqu’un animal est déplacé d’un milieu où il trouvait nourriture et abri, ce n’est qu’une question de temps pour qu’un autre animal vienne prendre la place.
– Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, cité par Proanima
La seule solution durable est de rendre votre terrain inhospitalier. La clé est l’exclusion. Il faut identifier et bloquer l’accès à l’abri (le dessous du cabanon, un vide sanitaire) avec du grillage métallique robuste, une fois que vous êtes certain que l’animal et ses petits sont sortis. Il faut aussi éliminer les sources de nourriture : sécuriser les poubelles, ne pas laisser de nourriture pour animaux domestiques à l’extérieur et ramasser les fruits tombés.

En somme, ne déplacez pas le problème, réglez-le à la source en modifiant l’environnement. C’est la seule approche responsable et efficace pour une coexistence pacifique.
Problème de collision : comment rendre vos vitres visibles pour éviter les impacts ?
Les collisions avec les fenêtres sont l’une des principales causes de mortalité chez les oiseaux, tuant des millions d’individus chaque année au Canada. Le problème ne vient pas de la « maladresse » des oiseaux, mais du fait que vos vitres sont soit invisibles, soit qu’elles reflètent le ciel et la végétation, créant une illusion de passage sécuritaire. Agir pour prévenir ces collisions est une des interventions les plus directes et efficaces qu’un citoyen puisse faire pour la faune.
Contrairement à une idée reçue, un seul autocollant en forme de silhouette de rapace est totalement inefficace. Les oiseaux ne reconnaissent pas la forme, ils cherchent simplement à éviter un obstacle. Pour être efficace, un marquage doit couvrir la vitre de manière systématique. Des études ont démontré une règle simple et cruciale : les marqueurs doivent être espacés d’au plus 5 cm à la verticale et 10 cm à l’horizontale. C’est ce qu’on appelle la règle d’espacement cruciale pour l’efficacité des dispositifs anti-collision.
Heureusement, il existe de nombreuses solutions, permanentes ou temporaires, pour appliquer cette règle. Vous n’avez pas besoin d’investir dans des produits coûteux. Voici quelques méthodes simples et accessibles :
- Utiliser un simple savon en barre pour dessiner des lignes ou des motifs sur l’extérieur de la vitre. C’est peu coûteux, rapide et se nettoie facilement.
- Appliquer de la peinture tempera (lavable à l’eau) avec un pinceau ou une éponge pour créer des points ou des rayures respectant l’espacement.
- Installer des décalcomanies ou des rubans spécialement conçus pour la prévention des collisions, en suivant rigoureusement la règle des 5×10 cm.
- Suspendre des cordes, des rubans ou même de vieux CD devant les grandes baies vitrées pour briser le reflet.
- Pendant les périodes de forte migration (printemps et automne), simplement fermer les rideaux ou les stores peut faire une grande différence.
Si vous trouvez un oiseau assommé près d’une fenêtre, placez-le délicatement dans une boîte en carton percée de trous, sans eau ni nourriture, et mettez-la dans un endroit calme et sombre pendant une heure ou deux. Souvent, l’oiseau reprendra ses esprits et pourra être relâché. S’il est visiblement blessé ou ne récupère pas, contactez un centre de réhabilitation de la faune.
Rendre vos fenêtres visibles est une modification simple de votre habitat qui a un impact direct et massif sur la survie de la faune aviaire locale.
Comment réagir face à un coyote dans un parc montréalais avec votre chien ?
La présence du coyote en milieu urbain, y compris dans les grands parcs de Montréal comme le Mont-Royal, est une réalité et un signe de la résilience de la nature. Ces animaux ne sont généralement pas une menace pour les humains, mais la cohabitation exige de connaître et d’appliquer des règles de comportement strictes, surtout lorsque vous promenez votre chien.
Le Plan de gestion du coyote en milieu urbain de la Ville de Montréal est clair : la plupart des observations sont normales. Les coyotes utilisent les parcs comme corridors de déplacement naturels. Le danger survient lorsque les coyotes perdent leur méfiance naturelle envers l’homme, souvent parce qu’ils ont été nourris (intentionnellement ou non). Un coyote qui s’approche de vous ou de votre chien fait preuve d’un comportement anormal qui doit être corrigé sur-le-champ par une technique appelée « effarouchement« . Il ne s’agit pas d’être agressif, mais de réaffirmer que la proximité des humains est désagréable et dangereuse pour lui.
Si vous rencontrez un coyote lors d’une promenade avec votre chien, voici le protocole d’action à suivre impérativement, tel que recommandé par les experts en gestion de la faune urbaine comme les organismes mandatés par les municipalités :
- Gardez le contrôle : Tenez votre chien en laisse très courte, près de vous. Si votre chien est petit, prenez-le dans vos bras.
- Ne fuyez jamais : Ne tournez jamais le dos à un coyote et ne courez pas. Cela pourrait déclencher son instinct de poursuite.
- Pratiquez l’effarouchement : Faites-vous grand, agitez les bras au-dessus de votre tête, criez d’une voix forte et autoritaire (« VA-T’EN ! »). Vous pouvez jeter des objets dans sa direction (sans viser à le blesser) comme des petites roches ou des branches.
- Retirez-vous lentement : Une fois que le coyote recule ou s’éloigne, quittez la zone calmement, en marchant à reculons pour toujours lui faire face.
- Signalez l’incident : Contactez le 311 pour signaler toute interaction avec un coyote, surtout s’il a montré un comportement audacieux. Ce signalement est crucial pour que les autorités puissent suivre le comportement des individus et intervenir si un coyote devient problématique.
La clé de la coexistence avec le coyote n’est pas l’éradication, mais l’éducation : éduquer les coyotes à garder leurs distances, et éduquer les humains à adopter les bons comportements.
Réhabilitation ou exposition : comment savoir si l’organisme vise la liberté de l’animal ?
Lorsque vous confiez un animal sauvage blessé, vous espérez qu’il sera soigné et retourné à la nature. Cependant, tous les organismes qui hébergent des animaux sauvages n’ont pas cet objectif. Il est crucial de faire la distinction entre un centre de réhabilitation, dont l’unique but est la remise en liberté, et un sanctuaire ou un zoo, dont la mission est la garde permanente à des fins éducatives ou d’exposition. Le volume d’animaux en détresse est énorme ; à titre d’exemple, SOS Miss Dolittle, l’un des plus grands centres de réhabilitation du Québec, rapporte avoir reçu plus de 9700 animaux depuis sa fondation en 2014.
Un véritable centre de réhabilitation de la faune, titulaire d’un permis du MFFP, fonctionne selon un principe fondamental : minimiser le contact humain. L’objectif est d’éviter l’imprégnation, c’est-à-dire que l’animal s’habitue à l’homme et le considère comme une source de nourriture. Un animal imprégné est non relâchable et donc condamné à la captivité ou à l’euthanasie. Les installations sont conçues pour être fonctionnelles pour les soins, pas pour être vues par le public. Les animaux sont des patients, pas des attractions.
À l’inverse, un sanctuaire ou un zoo peut garder des animaux non relâchables (blessures permanentes, imprégnation) et a souvent une mission d’éducation du public, ce qui implique un contact visuel et parfois même des interactions. Ces deux missions sont valables, mais il faut savoir à qui l’on s’adresse. Pour un animal sauvage avec un potentiel de retour à la nature, seul un centre de réhabilitation est approprié.
Voici un tableau pour vous aider à distinguer les deux types de structures, en vous basant sur les informations disponibles sur le site du Refuge Lobadanaki et d’autres centres agréés.
| Centre de réhabilitation | Sanctuaire/Zoo | Indicateurs clés |
|---|---|---|
| Objectif : remise en liberté | Garde permanente | Permis MFFP obligatoire |
| Contact humain minimal | Éducation du public | Vétérinaire affilié |
| Soins temporaires | Habitat permanent | Installations adaptées |
| Ex: Le Nichoir, UQROP | Ex: Refuge Pageau (mixte) | Spécialisation par espèce |
Plan d’action : Vérifier la légitimité d’un refuge faunique
- Points de contact : Identifiez les moyens de communication (téléphone, site web, réseaux sociaux) et cherchez la mention explicite d’un permis de réhabilitation de la faune délivré par le MFFP.
- Collecte : Rassemblez les informations publiques : analysez les photos des installations (sont-elles conçues pour l’isolement ou l’exposition ?), lisez la mission affichée et les témoignages.
- Cohérence : Confrontez la mission déclarée (ex: « remise en liberté ») aux contenus publiés. Des photos d’animaux en contact avec le public ou utilisés dans des spectacles sont des signaux d’alerte.
- Mémorabilité/émotion : Évaluez si la communication se concentre sur l’expertise des soins, la biologie des espèces et la logistique de la réhabilitation, ou principalement sur des histoires « mignonnes » visant à susciter l’émotion pour des dons.
- Plan d’intégration : Sur la base de cette analyse, décidez de soutenir l’organisme (don, bénévolat) s’il semble professionnel et axé sur la liberté, ou signalez-le au MFFP s’il semble non conforme.
Avant de faire un don ou d’apporter un animal, assurez-vous que la mission de l’organisme correspond à votre objectif : redonner sa liberté et sa vie sauvage à l’animal.
À retenir
- L’intervention directe (toucher, nourrir, déplacer) est presque toujours nuisible, illégale et peut être mortelle pour l’animal.
- Le seul réflexe à avoir est de contacter SOS Braconnage – Urgence Faune Sauvage au 1 800 463-2191.
- La prévention (rendre les vitres visibles, ne pas nourrir, gérer les déchets) est la forme d’aide la plus efficace.
Donner ou être bénévole : comment aider efficacement les refuges fauniques locaux ?
Après avoir compris que l’intervention directe est une erreur, beaucoup de gens se demandent comment ils peuvent véritablement et positivement contribuer à la cause de la faune sauvage. La réponse est simple : en soutenant les professionnels. Les centres de réhabilitation agréés au Québec fonctionnent majoritairement grâce aux dons et au dévouement de bénévoles. Votre aide, si bien dirigée, est précieuse.
L’aide financière est, bien sûr, toujours la bienvenue. Les dons permettent de payer les soins vétérinaires, la nourriture spécialisée et l’entretien des installations, qui sont des coûts exorbitants. Cependant, l’aide matérielle est aussi cruciale. Avant de jeter de vieilles serviettes ou une cage de transport, pensez à contacter le refuge le plus proche. Leurs besoins sont souvent très spécifiques et pratiques.
Voici une liste de matériel fréquemment demandé par les centres de réhabilitation québécois :
- Serviettes, couvertures et draps propres (sans trous) pour la literie.
- Cages de transport pour animaux de compagnie de toutes tailles.
- Bols en acier inoxydable.
- Coussinets chauffants ou lampes chauffantes pour garder les jeunes au chaud.
- Matériaux de construction pour l’entretien des enclos et volières (bois, grillage, etc.).
- Fournitures médicales de base (seringues sans aiguille, compresses de gaze, gants).
Le bénévolat est une autre forme d’aide essentielle. Les tâches ne consistent pas toujours à s’occuper directement des animaux (ce qui est réservé au personnel formé pour éviter l’imprégnation), mais peuvent inclure le nettoyage des enclos, la préparation de la nourriture, l’entretien du terrain, des tâches administratives ou le transport d’animaux. Chaque heure donnée libère du temps pour que les spécialistes puissent se concentrer sur les soins critiques.
Nous avons amené une tourterelle blessée ici et avons été agréablement surpris par l’organisation, la chaleur humaine et l’amour des animaux que ces personnes dégagent. On aimerait vraiment qu’il y ait plus de gens et plus d’endroits comme celui-ci. Merci du fond du cœur pour tout ce que vous faites !
– Une famille, témoignant sur le site de SOS Miss Dolittle
Pour mettre en pratique ces conseils, la prochaine étape logique est d’identifier le centre de réhabilitation agréé le plus proche de chez vous, de consulter leur site web pour connaître leurs besoins spécifiques et d’enregistrer leur numéro ainsi que celui d’urgence faunique (1 800 463-2191) dans votre téléphone.